La Renaissance et les temps modernes
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Le développement du parfum va reprendre à la Renaissance, probablement pour masquer les mauvaises odeurs corporelles dû au manque d’hygiène de la population, qui a développé une véritable phobie de l’eau et des bains, vus comme une source de contamination, de propagation de virus et de maladies éventuelles.
Il faut dire que les six années de peste noire en 1346 ont marquées les esprits…Il était extrêmement rare, qu’hommes et femmes se lavent le corps entièrement, les parfums les plus utilisés, étaient donc très couvrants, lourds, puissants et capiteux, issus pour la plus part de matières animales comme le musc, la civette, l’ambre gris et certains fleuries puisque la tubéreuse, et le jasmin étaient aussi très appréciés.
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Notez qu’a cette période de l’histoire, il fallait abattre les animaux pour en extraire leurs matières. Le musc par exemple, était prélevé d’une glande située sous le ventre du chevrotin mâle, que la bête sécrétait uniquement pendant la période de rut, pour charmer les femelles.
Fort heureusement, ces pratiques barbares n’existent plus depuis plus d’une centaine d’années, le chevrotin est un animal protégé et sa chasse est strictement interdite.
Aujourd’hui, toutes les odeurs d’origines animales, sont reproduites en laboratoires à l’aide de molécules de synthèses.
En 1492, la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, marquera également le monde de la parfumerie.
En effet, ce sera aussi la découverte de senteurs plus exotiques venues des îles voisines, que l’aventurier rapporte de ces différents périples, comme la vanille, le cacao, le tabac, le benjoin, le poivre et autres épices, toutes aussi délicieuses les unes que les autres.
Mille et une senteurs affluent désormais des quatre coins du monde et offre une multitude de possibilités.
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De quoi émerveiller les parfumeurs de l’époque, essentiellement Espagnols et Italiens, qui bénéficient de l’enseignement précieux de leurs voisins Arabes, devenus maîtres en l’art de la création du parfum, depuis leur invention de la distillation.
En Italie et en Espagne, les parfumeurs mettent au point leurs propres créations et proposent aussi des parfums sur mesure, ils connaîtront un véritable succès bien loin d’imaginer que leur voisin frontalier Français s’apprête à devenir un véritable pilier dans le milieu de la parfumerie.
C’est le mariage de Catherine de Médicis avec Henri II de France en 1533, qui fera certainement naitre le métier de parfumeur en France, appelé autre fois « maître gantier parfumeur ».
A cette époque, des tanneurs sont installés dans la ville de Grasse, ils confectionnent des gants de cuir pour répondre à la forte demande du moment et aussi aux exigences de la Reine, qui ne sort jamais sans ses gants.
Mais la Reine est fortement accommodée par la forte odeur qu’ils dégagent. En effet, les méthodes de tannage sentent extrêmement mauvais et pour se débarrasser de ces odeurs tenaces, les tanneurs profitent alors de l’engouement du parfum et commencent à parfumer leurs productions de gants, en les plongeant dans des bains d’essences parfumées, pour dissimuler les mauvaises odeurs. Le métier de « maître gantier parfumeur » est né.
L’industrie des gants parfumés s’est considérablement étendue en France, en Europe et à travers le monde et va connaitre une grande notoriété.
Des champs de fleurs vont brusquement envahir la ville de Grasse et très vite s’étendre à travers la région. Il faut dire qu’en Provence, le climat est idéal à leurs cultures, d’autant plus qu’ils offrent un paysage magnifique, coloré et surtout parfumé des fleurs emblématiques du pays, comme la rose, le jasmin, l’iris, la fleur d’oranger, le mimosa, la violette et bien d’autres…
Les paysans Grassois qui cultivent ses fleurs, maitrisent parfaitement les techniques botaniques de greffages et connaissent très bien les sols de la région ainsi que le climat. Ils vont commencer à distiller eux-mêmes leurs propres récoltes pour revendre leurs essences et ainsi compléter leurs revenus. Cela deviendra très vite, leur activité principale devant l’énorme succès du parfum.
La ville de Grasse devient le berceau de la production de fleurs et du parfum. La compétence des parfumeurs va alors s’étendre dans la région Grassoise et sera transmise sur plusieurs générations.
La cour de Versailles et le Roi Soleil vont largement contribuer à ce succès car Louis XIV, était un passionné d’arts et tout particulièrement, celui de la parfumerie.
Sa consommation était excessive et tout, absolument tout, était parfumé au sein du château, bien sûr les gants, en passant par les vêtements, les cannes et perruques, les chapelets et éventails, jusqu’aux tapis, et draps, allant jusqu’aux mouchoirs de poches.
Pour plaire au Roi, les femmes devaient aussi se parfumer avec des senteurs que le Roi Soleil affectionnait comme le musc, le jasmin ou l’iris.
Il parait que même l’eau qui jaillissait des fontaines de la cour, était parfumée, d’où le surnom
« la cour parfumée ».
Non loin de Versailles, la première boutique de parfums s’implante dans la capitale Française, c’est le carré du Louvres qui va l’accueillir.
La boutique se fait un nom et les bourgeoises affluent pour dénicher leurs senteurs préférées, mais à cette époque, celle qui restera la favorite, c’est bien sûr, la dernière-née… « L’Eau de Cologne ».
Une senteur qui se démarque par des notes rafraichissantes, légères, toniques et hespéridées, jusque-là inconnu du public, qui consommait plutôt des effluves lourds et capiteux.
Sa fraicheur agrumée fait l’unanimité et de grandes figures qui ont marqués l’histoire, se l’arrachent. Même le Roi Soleil, habituellement tourné vers des parfums beaucoup plus puissants, se laissera charmer et plus tard, Napoléon 1er en fera son parfum préféré.
L’avantage de cette eau fraiche, c’est qu’elle ne contient que très peu de matière odorante, ce qui rend son prix beaucoup plus accessible pour le public.
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Est-ce que les notes fraiches de « l’Eau de Cologne » seraient à l’origine du retour de l’hygiène?
Nous ne pouvons pas l’affirmer, quoi qu’il en soit, cette eau magique a très certainement réconcilié la population avec le frais et le propre, car l’hygiène refait son apparition.A ce moment-là, le parfum n’est plus utilisé pour camoufler les mauvaises odeurs et va littéralement s’ancrer dans les habitudes des Français et devenir un véritable atout beauté du quotidien.